Organisation et Ecologie au Quotidien

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Partageons nos expériences pour la protection de la Planète et de ses Occupants.

Yes, You Scan….

Interface Yuka

 

Anticipant la généralisation souhaitée de l’étiquetage Nutri-score sur les emballages, des reportages Tv montrent les acheteurs, portable à la main, scannant un à un les articles d’un rayon de supermarché.

Ils scannent généralement avec Yuka. Cette application couvre deux gammes de produits : Alimentaires et Hygiène/Cosmétique.

Avec autour de 11 millions d'utilisateurs en juillet 2019, elle est téléchargeable pour Androïd ou iOs.

Le point fort est son système de notation et son efficacité. Elle indique immédiatement et de façon conviviale une note de l’article sur 100, agrémentée d’une mention mauvais, médiocre, bon, excellent, ainsi que Bio ou non.

Elle peut proposer automatiquement une référence excellente, concurrente d’un article qui ne l’est pas forcément. 

Mais émerge un sérieux concurrent à Yuka, avec un but non lucratif, plus éthique et citoyen. Il s’agit de l’application BuyOrNot, disponible depuis peu sur tous les smartphones, éditée par l’association i-boycott.org dont nous parlons dans cet article. Toutes ces applications ont un énorme avantage : impartialité revendiquée et pas de publicité.
 

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Interface Yuka

 

Mais si vous avez la fibre écologiste, ces 2 applications ne vont pas vous servir à acheter et scanner frénétiquement tout un linéaire ! Elles vont vous aider à dégraisser vos placards ! Plus leur utilisation deviendra rare, plus votre évolution vers une bonne pratique pour votre santé et celle de la planète, sera confortée…

Car en y réfléchissant bien, vous ne pouvez scanner que des produits sous emballages, donc transformés !

Or le but, vous l’avez compris, est de consommer local, des produits frais de l’Amap, du Biocoop, du magasin bio, directement du producteur, du marché, etc… bref, que des produits qui n’ont pas de code barre (1°) !

 

D’ailleurs, c’est compliqué de noter des produits alimentaires :

Le système de notation de Yuka qui se décline dans la fiche article, composant par composant, est jugé inexacte par certains scientifiques, dont le professeur Serge Hercberg à l’origine du Nutri-score.  Pourtant la note de Yuka se base à 60% sur ce fameux Nutri-Score, complétée à 30% par la notion d’additifs, et à 10% par la dimension bio. Reste que si la question est posée à Julie Chapon, co-fondatrice de Yuka, sur les bases scientifiques concernant les additifs, la réponse est clairement problématique. Si des études prouvent que l’additif est mauvais pour la santé, la note est diminuée. S’il n’y a pas d’étude sur l’additif, il est considéré comme bon !
 

Mais même si elles sont inexactes, Il faut reconnaitre que les informations fournies par ces applications sont plus complètes qu’un simple logo Nutri-Score sur un paquet. Le Nutri-score n’est pas encore imposé sur tous les emballages, mais peut-il l’être avant quelques derniers ajustements nécessaires (2°) ?.

Pourquoi Open Food Facts qui calcule le Nutri-Score et l’index Nova (degrés de transformation de 1 à 4) pour beaucoup de ces applications, le calcul-t-il et l’affiche-t-il pour une huile d’Olive Bio, vierge extra extraite à froid ? On ne peut avoir plus sain comme huile, et pourtant la voilà affublée de la lettre « D » ! Hé oui, sur 100g, il y a 100g de matière grasse. J’ai posé la question sur le forum de Open Food Facts et à Nutrinet-Santé (Réponse en bas de cet article - 2°). N’en déplaise au professeur Serge Hercberg, qui a validé le calcul Nutrinet-Score sur l’Open Food Fact, la note de 67/100 (c’est à dire Bon) donnée par Yuka me parait dans ce cas plus pertinente, vue l'utilisation que nous faisons de cette huile en cuisine 3°). 

Donc l’un critique l’autre et vice-versa. En matière de nutrition, ces 2 initiatives sont bonnes, utiles, mais pas toujours justes. Bonnes graisses, mauvaises graisses, bon sucres, mauvais sucres… la chimie de l’alimentation est compliquée. Si vous pouviez scanner un fruit frais avec Yuka, il vous donnerait peut-être la note médiocre, car trop sucré ! Sans compter qu’il faudrait tenir compte, du bilan carbone du produit (emballage plastique, transport, transformation, pays d’origine, respects des employés etc….) et c’est là que BuyOrNot fait néanmoins la différence !

Fiche et calcul du Nutri-Score pour une Huile Bio sur OpenFoodFacts

Fiche et calcul du Nutri-Score pour une Huile Bio sur OpenFoodFacts

Pour résumer concernant l'alimentaire …

Moins vous aurez besoin de ces applications de notation des aliments, plus vous serez sur la bonne voie ! Une fois que vous avez choisi votre beurre, votre huile, votre sel, … vous n’y reviendrez plus avant un moment.

Dans notre cas, Yuka et Buyornot ne nous servent plus pour le choix des denrées. 

- Elles ne nous servent pas non plus pour les compléments alimentaires, que Yuka ne sait pas noter (Réponse à ma question dans ce sens à Caroline - Sté Yuka - 2019-06) mais qui sont déjà un peu plus de 1000 enregistrés sur l’Open Food Facts. Produits pourtant peu réglementés qui auraient bien besoin de ce type d’applications pour nous aider dans nos choix.  Ceci dit, notre alimentation saine et variée est devenue, selon l’adage, notre meilleur médicament.  

- Pas plus pour les produits ménagers pourtant fort polluants. A ce titre, la campagne de « 60 Millions de Consommateurs » et de l’Inc pour un Ménag’Score à l’image du NutriScore est une bonne idée. Mais bon, si vous faites votre ménage avec un aspirateur, du savon noir, de l’alcool ménager, du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude et du citron….

 

Interface Yuka

 

Ces applications sont idéales pour l'hygiène et la cosmétique :  

Yuka, nous a bien aidé bien dans ce domaine, pour nous débarrasser des produits nocifs,  et adopter des références de remplacement plus vertueuses.

Pas de notions de sucres, de graisses saturées, poly-saturées, etc… En matière d’hygiène et cosmétique, nous n’avons affaire qu’à des composants chimiques plus ou moins naturels, plus ou moins dangereux, évalués par des études scientifiques indépendantes, émanant de différents organismes tels que l’ANSES, l’ANSM, le CIRC, le CNRS… De ce point vue, la notation est nettement moins contestable et ces applications s’avèrent d’une aide très précieuse. Nous avons été parfois surpris par des produits de cosmétiques U bio, notés excellents, alors que dans un magasin bio, l’équivalent était plus cher et moins bien noté. Nous avons même pu isoler un composant commun à certains produits auxquels nous étions allergiques. Quelle aide inédite !
 

La base de données libre sur les produits alimentaires
Open Food Facts

 

Comment participer ?

Si certains produits ne sont pas référencés, il est facile de participer à l’enrichissement des bases de données Buyornot, Yuka et les autres. Car ces applications se basent sur Open Food Facts, une initiative encore française, participative comme Wikipédia, ouverte à tous et qui compte en juin 2019 quelques 570 000 références ! Créer un compte et mot-de-passe. Télécharger l’application pour smartphone. Scanner. Compléter la nouvelle fiche via votre navigateur ou directement via l'application mobile. Enrichir de photos. Saisir la composition... C’est facile, à partir de la photo, l’application web traduit la composition sous forme de texte ! 
Sur Buyornot, la remontée est immédiate, car en matière de photos, composition et notation, l’application prend toutes ces données depuis l’OpenFoodFacts. Sur Yuka, comptez une semaine pour que l’article s’inscrive avec sa notation. Car depuis peu, Yuka s’appuie aussi sur Alkemics, une plateforme sécurisée nourrie de façon détaillée par les industriels eux-même "pour plus de transparence" (mais du coup pour moins d'indépendance ?).  Si votre travail n’apparait pas ou de façon incomplet au bout de quelques jours, contactez Yuka par ce formulaire.

Pour l'une comme l'autre des applications, l'équipe est très réactive. Vous ajoutez ainsi une pierre de plus à l’édifice. 

Attention pour les produits cosmétiques. Stéphane Gigandet, fondateur de l’openfoodfacts a créé sur le même modèle l’openbeautyfacts, dédié à l’hygiène et la cosmétique. Si vous souhaitez ajouter ce type d’articles, je vous conseille toutefois d’ignorer l’openbeautyfacts et de créer la fiche dans l’openfoodfacts, qui en plus de l’alimentaire, gère maintenant très bien les alcools, les produits ménagers, les compléments alimentaires.. Buyornot ou Yuka collectent les fiches articles sur le « Food » et non sur le « Beauty ». Donc à quoi sert le beauty ?… j’ai posé la question à Monsieur Gigandet.
 

Notation de la Margarine Plantafin sur OpenFoodFacts

Notation de la Margarine Plantafin sur OpenFoodFacts

Comparaison des 2 leaders : Yuka et Buyornot

Comme BuyOrNot arrive en tant que challenger, qu’I-boycott.org, son éditeur, association à but non lucratif, dispose de moins de moyens que Yuka, nous allons prendre cette première comme application de référence pour ce comparatif.

Avantages de BuyOrNot sur Yuka :
- Caractère Ethique du produit et de l’entreprise qui le fabrique. Possibilité de boycotter si une campagne est en cours sur i-boycott.org,
- Plus de gammes de produits notés (Alimentaires, Cosmétiques, Ménagers, alcools),
- Scan hors ligne (Disponible sur Yuka dans le cadre de l'offre Premium - 15,00 euros par an),
- Saisie manuelle d’un code barre (pratique, si vous souhaitez tester un produit trouvé dans l’openfoodfacts et non dans un rayon),
- A l’inverse, le code barre est aussi affiché en toutes lettres, ce qui permet de comparer le produit dans d’autres applications, sans l’avoir sous les yeux,
- Produits favoris, mais aussi les non-favoris ! (ceux que nous boycottons),
- Comparateur de produits scannés en lots.

Désavantage de BuyOrNot sur Yuka
- Pas de proposition alternative de produits plus sains (Mais c’est en cours de développement),
- Données non vérifiées en provenance de l’openfoodfacts (les photos sont non retravaillées contrairement à Yuka),
- Historique moins évident à trouver (cf rubrique « mon compte). Levent Acar, le président de l’association m’a dit que ce sera corrigé (2019-07)
- Système de notation moins précis que Yuka, notamment sur l'hygiène et la cosmétique,
- Manque le flash ou la lampe pour scanner un produit dans un espace à faible luminosité,
- Mais surtout le scanner, selon le modèle de smartphone, est parfois moins efficace que celui de Yuka. Dans certains cas, il peut être un frein à son utilisation (Mais, il faut faire des dons à l’association et ils pourront se payer un scanner comme celui de Yuka !).

Les 2 :
- sans pub,
- Impartialité revendiquée,
- Gestion des produits favoris.
 

Interface BuyOrNot

 

Et les autres ?

J’ai étudié un peu la concurrence . A ce jour, personne ne fait le poids, mais chacun pourrait inspirer Yuka et Buyornot pour de futures améliorations. 

ScanUp : La bonne idée de cette application, c’est la liste de course. Malheureusement, une liste de course qui pourrait être considérablement améliorée pour être réellement pratique. Sans pub, son business modèle est basé sur des partenariats avec des artisans ou industriels d’une part (Néo Gourmets, La popote Compagnie, etc…) pour mettre au point avec le consommateur des produits « plus sains et plus responsables », et des distributeurs d’autres part pour faire ses courses en ligne (La conciergerie Clac des doigts et bientôt les magasins de proximité Franprix, puis Carrefour et Monoprix). Pas mal pour découvrir de nouveaux produits ou plats pré-préparés à base de composants bio !… Pas de volet cosmétique et hygiène qui nous intéresse pourtant. Pour l’instant, se borne à afficher le nutriscore donné par l’OpenFoodFacts, quelques infos style allergène ou non, sans donner le réel détail de la composition. A ce titre elle introduit un indice Siga, qui concurrence l’indice Nova fourni par l’OpenFoodFacts. Comme Yuka, cette jeune startup créée en 2017 travaille avec Alkemics. Bref, de bonnes idées encore à développer pour devenir franchement pratique.

Système U a lancé en septembre 2018 l’application « Y’a quoi dedans ». L’interface est rudimentaire. Les produits sont présentés tels qu’ils sont extraits de L’Open Food Facts. Le seul intérêt est de présenter l’origine du produit : Labels, Certifications, « Conditionné en partenariat avec une entreprise française ». « Soutien l’emploi en France. ». 

L’association Que Choisir, propose « QuelCosmetic ». Le seul intérêt est d’indiquer par des pictogrammes, les effets possibles d’un produit sur certaines catégories de la population, comme les bébés, les femmes enceintes, etc… A l’image d’Open Food Facts, les articles se consultent de votre smartphone mais aussi depuis votre ordinateur sur quechoisir.org. Le moteur de recherche n’est pas fameux. Qwant trouve plus facilement un article sur quechoisir.org, que le moteur de recherche intégré au site. 180 000 références au mois de juin 2019. Cependant l'association de défense des consommateurs prévoie de sortir sa propre application concurrente d'ici la fin d'année, en s'appuyant comme Yuka, sur la base de données d'Alkemics.

Kwalito : Renvoie aux distributeurs des informations anonymisées pour se positionner sur un marché.
L’inscription commence par une enquête alimentaire et le tutoiement : Manges-tu de la viande ? Du porc ? As-tu des soucis allergiques ? As-tu des préoccupations (palme, femme enceinte) ?, etc…,
Le scan des produits est efficace, mais sert à donner son avis sur le produit plutôt que d’en recevoir un détaillé !

ismyfoodgood : très simple, trop simple, basée sur les données openfactfoods, mais même pas de façon complète. 

Wiji : Site et apps communautaire basés sur la blockchain. Bonne intention, mais encore trop peu de produits référencés par rapport à l’OpenFoodFacts…. Entre les deux, vous préférerez certainement enrichir et bénéficier de ce dernier, tellement plus avancé….

Le Flacon : site communautaire et en version web uniquement. Dédié aux produits cosmétiques, il répertorie en 2019 : 1600 produits de 450 marques totalisant 2700 ingrédients.

Le point commun et avantageux pour toutes ces applications, est qu’elles nous permettent de lire et décortiquent chacune à leur façon, toutes ces étiquettes parfois écrites en si petit…! Et pour certaines d’entre-elles, «vont derrière l’étiquette », pour faire de nous des consommateurs avisés.

A tel point qu’il me paraîtrait judicieux qu'au nom de leur indépendance, elles puissent relayer les messages de prévention que le ministre de la Santé à tellement de mal à imposer aux lobbies du secteur sur les bouteilles d’alcool par exemple : « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. ». Où d'autres messages forts martelés par les ONG de défense de l'environnement : "Huile de Palme = Déforestation des forêts équatoriales et tropicales".

Interface QuelCosmetic

 

Pour conclure, le smartphone et l’internet sont fabuleux pour adopter une consommation saine, raisonnée et raisonnable.

Et n’oubliez pas de participez avec OpenFoodFacts et I-Boycott.org.

Yes, You can ! 
 

Ajout de l’étude scanup.fr : 28/08/2019 
Révision complète de l'article : 25/07/2019

 

1°) Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) : Table de référence de la composition nutritionnelle des aliments (non transformés)... une vrai référence !

2°) 2019-07-26 - Réponse de chercheurs de l'étude Nutrinet-Santé, spécialistes du Nutri-Score sur le sujet de l'huile d'olive bio notée "D". Grâce à une évolution de l'algorithme, elle pourra prétendre au "C" :

"Merci pour votre intérêt pour le Nutri-Score. L'algorithme du Nutri-Score pour les huiles tient compte spécifiquement du ratio entre acides gras saturés et lipides totaux. De ce fait, les huiles comprenant un ratio faible d'acides gras saturés par rapport aux lipides totaux sont mieux classées. Néanmoins, dans la mesure où il s'agit de matières grasse, dont la consommation nécessite d'être modérée, leur classement dans le Nutri-Score ne leur permet pas d'obtenir une note supérieure au C. Dans le cas spécifique de l'huile d'olive, la discordance entre le classement dans le Nutri-Score et la qualité nutritionnelle reconnue de ces huiles ont conduit à une modification de l'algorithme récente de la 
part des autorités sanitaires. Cette modification devrait conduire au classement des huiles d'olive en C
, les classant ainsi parmi les huiles végétales de meilleure qualité nutritionnelle.
"

3°) Rapport Omega 6 / Omega 3 = 4 (Conseillé par l'Anses - Rapport 2010) :
- Bonnes Huiles (Si extra vierges et bio) : 
* Huile d’olive - Omega 6 / Omega 3 = 11 : Température Maximum 180° : Riche en polyphénols (anti-oxydants, anti-inflammatoires).
* Huile de Colza - Omega 6 / Omega 3 = 2,4 : Température Maximum 160° : Idéale pour rétablir l’équilibre Omega 6/Omega 3, les Omega 3 étant plus difficiles à trouver. 


- Autres Huiles courantes à titre de comparaison :
*  Pépin de raisin : 72 pour 1 !
* Tournesol : 71 pour 1 !
* Maïs : 57 pour 1 !
 

 

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